Après 2h de trajet, on arrive à l’Enchanted Farm, qui est à la fois la première université-village fermière au monde, une Silicon Valley pour jeunes entrepreneurs sociaux mais aussi un Disneyland pour tourisme social aka « green écolo ». En effet, la population y est très variée : bénévoles, entrepreneurs, touristes et locaux se côtoient et travaillent ensemble au quotidien. L’Enchanted Farm est la vitrine de Gawad Kalinga qui véhicule ses valeurs de partage, communauté et solidarité. Le but est d’aider les fermiers locaux, apporter un soutien et un accompagnement tout au long du processus de développement des projets des entrepreneurs sociaux (avant qu’ils ne deviennent totalement indépendants) et créer de la richesse dans les provinces les plus reculées. En cultivant enfin les terres fertiles jusqu’à présent inexploitées, développant des méthodes innovatrices d’agriculture via l’Université tout en formant de jeunes diplômés, et en soutenant les entrepreneurs à valoriser ainsi qu’à commercialiser les richesses produites, il est possible de mettre un terme à la pauvreté.

À notre arrivée c’est Yolène et Laurence qui nous accueillent, toutes les deux sont Françaises (tout comme les ¾ des bénévoles de GK venant de l’étranger). En général, ce sont des stagiaires de 6 mois qui travaillent à l’Enchanted Farm, les groupes de stagiaires qui se rendent dans des villages GK pour des durées allant de 1 à 4 mois passent aussi quelques jours à l’Enchanted Farm avant d’aller à leur village.

À l’Enchanted Farm, chaque stagiaire est assigné à un entrepreneur social et doit l’aider à commencer son business ou alors l’aider à l’améliorer. Nombreux aussi sont les Français (enfin 2… ce qui est tout de même relativement beaucoup) à avoir lancé leur entreprise ici. L’un produit des peluches à l’égérie des fruits et légumes locaux afin de promouvoir la culture Philippine et redonner confiance en soi et dignité aux Titas (Femmes du village) qui travaillaient autrefois dans la confection textile, avant que les usines ne soient délocalisées à l’étranger; l’autre est entrain de monter une boite de coaching pour les chefs d’entreprises afin qu’ils créent un esprit de cohésion et d’entraide dans leur société.

Au cours de notre séjour nous faisons la connaissance de Tito June (“Tito” signifiant tonton), un entrepreneur qui est spécialisé dans le composte et de produit fertilisant. Ça tombe bien, nous aussi on veut créer un système de composte dans notre futur village! Du coup, on va l’aider une matinée et en échange il nous donne plein de conseils.

Pour notre dernière soirée à la ferme enchantée, Tito June sort la guitare et nous fredonne de belles chansons comme il a l’habitude de chanter à ses petits vers du composte (Rolling in the Deep ou All about that bass … because no trouble). Il vient même nous dire au revoir le matin de notre départ, à 4 du matin… Il nous manquera ce Tito June!